Depuis sa création en 1964, l’Inserm est un acteur majeur de la recherche dans le domaine des sciences de la vie et de la santé. Il a contribué à des avancées médicales décisives et se situe parmi les organismes de recherche les plus performants à l’échelle mondiale. Ces réussites sont le fruit d’une aventure collective, scientifique et humaine, dont l’histoire est bien documentée. Cette rubrique rassemble un ensemble de ressources qui retracent l’histoire de l’Institut, produites et enrichies par le comité pour l’histoire de l’Inserm.

L’Inserm de 1964 à nos jours

1964, création de l’Inserm

Un nouvel institut d’excellence pour la recherche médicale et la santé publique

Créé par décret le 18 juillet 1964, l’Inserm est issu de la transformation del’Institut national d’hygiène (INH). Ce nouvel organisme de recherche prolonge les initiatives prises par les pionniers de la recherche hospitalière au sein de l’Association Claude-Bernard et s’inscrit dans la dynamique de la réforme hospitalo-universitaire de 1958 (la « Réforme Debré ») qui a notamment donné naissance aux centres hospitalo-universitaires (CHU). Plus globalement, la création de l’Inserm participe à l’effort considérable mené par la France en faveur de la recherche publique dans les premières années de la Cinquième République, avec notamment la définition de grandes orientations fixées par la Délégation générale à la recherche scientifique et technique installée en 1959.

Missions

À sa création, les missions de l’Inserm étaient les suivantes :

  • tenir le gouvernement informé de l’état sanitaire du pays et en orienter le contrôle ;
  • entreprendre toutes études sur la santé de l’Homme et la situation sanitaire du pays ;
  • centraliser et mettre à jour toutes informations sur les activités de recherche médicale tant en France qu’à l’étranger ;
  • effectuer, susciter, encourager les travaux de recherche médicale ou participer à de tels travaux, apporter son concours aux enseignements préparatoires à la recherche médicale ;
  • assurer la publication de tous travaux et études se rapportant à ses activités.

Gouvernance et organisation

En 1964, l’Inserm est placé sous la tutelle du ministère de la Santé publique et de la Population. Géré par un conseil d’administration, l’Institut est alors administré par un directeur général assisté d’un secrétaire général et d’un directeur scientifique.

Pour mettre en œuvre sa politique scientifique (création et évaluation des laboratoires, recrutement et gestion des carrières des chercheurs, élaboration des objectifs scientifiques), la direction de l’Inserm s’appuie sur un conseil scientifique. Une innovation importante est la mise en place de commissions scientifiques spécialisées, les CSS, dont les intitulés soulignent l’intérêt porté par l’Inserm aux nouvelles disciplines biologiques. Parmi les 13 CSS de la période de 1964–1967, on compte notamment « Pathologie cellulaire et tissulaire, cancérologie, hématocytologie et radiopathologie » ou encore « Génétique, immunologie et pathologie moléculaire ».

L’essor d’un organisme de recherche entièrement dédié à la santé

Depuis sa création, l’Inserm a connu des développements importants qui lui ont permis de s’installer durablement à une place majeure de la recherche biomédicale nationale et internationale. Les partenariats internationaux font en effet partie intégrante de la culture originelle de l’institut, depuis les premiers accords avec les National Institutes of Health aux États-Unis, en 1969, jusqu’à la coordination de projets de recherche internationaux aujourd’hui.

À l’échelle nationale, la croissance du nombre des unités de recherche sous la tutelle de l’Inserm – de 27 en 1964 jusqu’à 391 en 2008 – correspond à la fois à la multiplication des accords avec les centres hospitaliers, ainsi qu’à l’investissement humain et financier de l’institut dans les nouveaux champs de la recherche. Ainsi, la biologie moléculaire a porté les innovations des années 1970 et 1980 autour de l’immunologie et de la génétique médicale, tandis que l’épidémiologie, les neurosciences et la santé environnementale ont été fortement développées depuis les années 1980.

Ces avancées scientifiques et les innovations concrètes qui en découlent, notamment dans le domaine de la génétique médicale, suscitent des interrogations dans l’opinion publique. Le Comité d’éthique, créé dès 1974, permet à l’Inserm d’embrasser ces questions cruciales qui interrogent les relations entre recherche, santé et société.

1983, un nouveau statut et de nouvelles missions

En 1983, l’Inserm devient par décret un établissement public à caractère scientifique et technique (EPST) rattaché au ministère de la Santé et au ministère de la Recherche. Sa mission de développement et d’acquisition des connaissances dans le domaine de la santé et de la recherche biologique et médicale demeure fondamentale et de nouvelles s’y ajoutent, en lien avec les enjeux économiques et sociaux : la formation, la communication et l’information, la valorisation des résultats et la coopération internationale.

Avec ces nouvelles perspectives, l’Inserm a rapidement perçu le rôle essentiel des associations de patients dans la progression des connaissances biomédicale. Pionnier en la matière, l’Institut a structuré ces collaborations au cours des années 1990, jusqu’à la mise en place du Groupe de réflexion avec les associations (GRAM). La densification des interactions avec la société sur tous les sujets de santé a en outre conduit au déploiement des « expertises collectives », mais aussi au développement continu d’outils et de politiques au service des exigences éthiques et déontologiques.

Au cours des années 1990, l’Inserm renforce son rôle dans la recherche clinique et ses liens avec le monde hospitalier. La création des centres d’investigation clinique (CIC) porte une recherche clinique de très haut niveau, qui implique un maillage très étroit entre la science et la médecine.

L’Inserm au cœur des nouvelles organisations de la recherche

Parallèlement à la formalisation d’une stratégie cohérente de propriété intellectuelle (brevets), l’Inserm dissémine ses innovations grâce à des partenariats avec des entreprises privées. En 2000, la création d’Inserm Transfert